Pourquoi les films sur la criminalité nous passionnent-ils ?

Lorsque l’on fait la liste des films les plus plébiscités par le public, on trouve de nombreuses œuvres qui mettent en scène des criminels, parfois érigés en icônes ou critiqués, mais toujours fascinants. La figure du voyou attire le spectateur et il semblerait qu’il finisse souvent par l’idolâtrer.
Du Joker de Batman en passant par Carlito dans L’impasse de Brian de Palma, qu’est-ce qui nous attire autant dans ces personnages qui n’ont pourtant rien de recommandables ?
Après tout, une figure comme le personnage principal des Affranchis, campé par Ray Liotta, n’est pas un héros. Cependant, le spectateur souhaite le voir s’en sortir, tout en assistant à sa descente aux enfers. Alors si vous aimez passer des frissons d’un polar comme Les Infiltrés à l’adrénaline d’un jeu de roulette gratuite, découvrez les raisons qui font que vous appréciez toutes ces choses.
Une figure à laquelle on s’identifie
Même si vous n’avez jamais commis la moindre infraction ou marché en dehors des clous, le mafieux peut vous parler. C’est encore plus vrai avec les personnages de la mafia italo-américaine, car ils agissent en suivant un code d’honneur.
La règle numéro une est le profit, mais cela ne se fait jamais gratuitement, il y a une notion de famille et d’appartenance. C’est un facteur essentiel à l’empathie que l’on peut ressentir pour un personnage comme Tony Soprano, par exemple.
Le personnage du mafieux n’est pourtant jamais montré comme un héros triomphant lorsqu’il se joue du système et commet des crimes. Les actes sont souvent montrés comme étant négatifs, mais c’est le fait de montrer les failles du personnage dans ces moments extrême qui nous rapproche de lui. Il a le droit d’être ridicule, d’échouer ou de s’en sortir en trichant.
L’ennemi du système
Le criminel est par essence l’ennemi du système dans lequel nous vivons. Avec le cinéma hollywoodien, il est peu à peu devenu l’illustration de la rébellion contre l’autorité. Dès les années 1930, succédant à des héros comme Robin des Bois, Scarface nous montre Al Capone, comme un homme qui vole aux riches et donne aux pauvres. C’est un thème récurrent que l’on retrouve même dans le monde réel. Par exemple, Pablo Escobar était considéré comme un sauveur en Colombie et faisait régulièrement des dons à son peuple.
Selon certains experts du cinéma, le simple fait de montrer le criminel fait que l’on ressentira de l’empathie pour lui. Le film Scarface de De Palma en est un parfait exemple. Tony Montana est montré comme mauvais, il ne fait rien de bien et sa mort est une punition. Seulement, comme elle est glorifié par une scène d’aaction intense, le personnage est glorifié avec une fin percue comme christique.
Pourquoi aimons-nous ces personnages ?
Pour finir, si nous les apprécions, c’est bien parce qu’ils représentent quelque chose auquel on s’identifie humainement. L’envie de défier l’ordre établie, mais en le faisant avec un code d’honneur. Notre attirance pour ces personnages fondamentalement mauvais réside dans leurs failles, car on peut s’identifier et comprendre leurs décisions, même si on ne les cautionne pas.