Casino Royale, la renaissance de James Bond

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Le dernier opus mettant en scène Daniel Craig en 007 a beaucoup fait parler de lui. En bien comme en mal. Pourtant, au départ, la volonté des producteurs était claire, recommencer l’histoire à zéro. Du premier film, Casino Royale, au dernier, Mourrir peut attendre, Daniel Craig a incarné un personnage bien loin des clichés dont on avait l’habitude avec cette saga.

Bien plus humain, il a fait passer James Bond dans l’ère moderne. Et, paradoxalement, cela commence avec un remake d’un des plus vieux James Bond, qui plus est tourné en indépendant.

Comment et pourquoi Casino Royale a autant marqué le public et à lancer l’espion anglais dans une nouvelle ère ? Éléments de réponse.

Casino Royale, un remake qui change tout

Le tout premier Casino Royale est un téléfilm qui date de 1954. Diffusée sur les ondes américaines, l’adaptation du roman de Ian Fleming n’est rien d’autre que la première apparition de l’espion sur un écran.

Un peu plus tard, alors que la saga officielle a déjà commencé, cinq réalisateurs auront l’idée d’adapter le roman en un film pour le cinéma cette fois-ci. Mais le ton n’y a absolument rien à voir. Avec une ribambelle de scénaristes et de réalisateurs, le film parodique est encore plus décousu qu’on ne pourrait le penser. Le ton y est léger, et l’histoire n’a plus grand-chose à voir avec le roman de l’auteur.

Mais pourquoi donc EON Productions, la société historique responsable des James Bond, a-t-elle choisi cette histoire pour proposer une nouvelle lecture du personnage ?

Retour à une intrigue d’espionnage

Avec les derniers opus mettant en scène Pierce Brosnan, James Bond est devenu un héros de film d’action comme les autres. Quelques gadgets, des méchants bien identifiés, et une flopée de cascades et de fusillades. Voilà ce qui faisait l’essence de la série alors. Mais, pour lui redonner un second souffle, il fallait complètement transformer la perspective du spectateur, comme les traits du héros, tout en gardant ce qui fait le mythe de l’espion de sa Majesté.

daniel craig
Daniel Craig, ici en statue de cire, est entré dans la légende des James Bond en incarnant le renouveau de la saga.

Dans cette optique, le Casino Royale de 2006 avec Daniel Craig ne joue pas du tout sur des codes d’actions impressionnants. Bien au contraire, toute l’intrigue du film tient dans une partie de poker. Si le pari est audacieux, les conspirations et les rebondissements autour de cette partie apporte une ambiance plus intimiste, qui, étrangement, nous fait ressentir la grandeur des enjeux.

Mais, pour que cela puisse être possible, il a fallu un changement du spectateur.

Le jeu et ses codes comme intrigue

Si la partie de poker dans Casino Royale prend réellement aux tripes, c’est bien car nous connaissons aujourd’hui les codes de ce jeu. Il n’est en effet pas certain que le même scénario et la même réalisation aient plu dans les années 1980. Avec la popularité des plateformes comme Arabian Betting, le poker en ligne a permis à de nombreuses personnes de comprendre et d’apprécier les règles de ce jeu centenaire. C’est donc bien l’association d’un phénomène sociétal avec une volonté de revenir à la genèse du personnage qui a créé Casino Royale et surtout son succès.

En revenant à l’essentiel et à un scénario plus fouillé qu’à l’accoutumé, les producteurs ont voulu plonger les fans dans un nouvel aspect de cet univers si riche.

Plus dur, plus réaliste, plus dramatique aussi, Casino Royale représente parfaitement le passage de James Bond dans un nouveau millénaire.

Un savant mélange entre nouveauté et tradition

Il est vrai que Casino Royale change pratiquement tout à la saga. Le ton, la réalisation, le jeu des acteurs, rien ne semble pareil entre le dernier James Bond de Pierce Brosnan, Meurs un autre jour, et Casino Royale.

Pourtant, pour ne pas froisser les fans de la série et garder ce qui faisait le mythe immuable du personnage, les scénaristes ont choisi de garder les éléments récurrents dans les films. Que ce soit l’Aston Martin, Q, le génial inventeur ou ses gadgets plus fous les uns que les autres, les passionnés de la série ont pu garder leurs marques.

Ainsi, la transition n’était pas brutale, et on peut dire qu’elle était même plutôt réussie. Plus de dix ans plus tard, bon nombre de fans le considèrent encore comme le meilleur James Bond avec Daniel Craig. Certaines critiques, au contraire, considèrent que la saga avec Daniel Craig dénature le mythe de Bond. Au fond, pour eux, ces changements ont tellement transformé James Bond qu’ils ne le reconnaissent plus. Espérons donc que le prochain 007 sera aussi innovant et précurseur que ne l’a été Casino Royale en 2006.

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