L’évolution historique des achats in-game

Ce n’est un secret pour personne, l’industrie vidéoludique a bouleversé un grand nombre d’habitudes. S’il était improbable ou très rare d’acheter des fonctionnalités ou des bonus directement au sein d’un jeu à la fin des années 2000, les choses ont totalement changé de nos jours.
Sur les consoles de jeux, une étude de 2022 montrait que plus d’un joueur sur quatre faisait des achats au sein de jeux (ou in-game dans la langue de Shakespeare), à hauteur de plus de 100 dollars chaque année. Ce chiffre ne cesse d’augmenter, tout comme le nombre de joueurs prenant part à des achats de ce type. Retour sur l’évolution historique de ces achats internes aux jeux.
La montée en puissance des jeux gratuits
Que l’on aime les jeux de plateforme, les simulations sportives ou les FPS, il est désormais très facile de trouver des jeux gratuits. Les sites spécialisés proposant des bibliothèques de jeux à télécharger ont par exemple densifié leur offre de jeux gratuits. Avec des jeux RPG de plus en plus souvent accessibles en free-to-play, les studios intègrent la notion d’achat in-game pour pouvoir progresser plus vite, au contraire d’un simple jeu gratuit.
Le free-to-play permet aux développeurs de générer des revenus à moyen terme et de pousser le joueur à privilégier un titre lorsque le concept est réussi. Lorsque tous les facteurs de réussite sont réunis au sein d’une création, le joueur peut même accepter le pay-to-win, souvent délaissé lorsque la durée de vie du jeu est considérée comme insuffisante ou frustrante.
Une tendance de plus en plus répandue sur les consoles classiques
Depuis plusieurs décennies, les consoles de jeu ont la cote. Et puisqu’elles ont toujours représenté un certain investissement, les joueurs sont souvent partis du principe qu’en plus de l’amortissement de cet achat et celui des jeux, il était inconcevable d’acheter d’autres fonctions et suppléments.
Néanmoins, l’arrivée progressive de jeux au développement impressionnant, comme Fortnite et Warzone, ont clairement bouleversé cette idée. Dès lors, les joueurs n’ont presque plus eu le choix pour pouvoir se différencier des autres utilisateurs et profiter d’une expérience encore plus immersive. En effet, les achats in-game permettent notamment au joueur de profiter d’un contenu exclusif. Et dans l’industrie vidéoludique, l’exclusivité est systématiquement appréciée.
La monétisation change
Les nouvelles méthodes de paiement digitales ont encore plus facilité la monétisation au sein des jeux. L’avènement de la cryptomonnaie et l’arrivée des jetons non-fongibles ont ouvert le champ des possibles pour bon nombre de parties. Il s’agit d’ailleurs d’un virage que de nombreux joueurs ont fait le choix de prendre.
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— L'Apéro des Médias (@AperoMedias) November 1, 2023
Similitudes avec les réalités économiques
La montée en puissance de l’industrie vidéoludique suit certains modèles connus dans l’économie traditionnelle. Si on a longtemps pu comparer le jeu du Monopoly à une gestion immobilière que certains magnats se permettent dans la vraie vie, il en est de même avec le jeu vidéo et leur économie interne.
Par exemple, les besoins et les tendances fluctuent de manière très régulière, rendant certains investissements intéressants ou à l’inverse, inutiles. Personne ne voudra acheter les nouveautés d’un jeu qui n’est plus à la mode !
Cela ne s’arrête toutefois pas là avec d’autres similitudes entre les deux mondes, comme les limites de l’inflation ou encore le besoin de contrôle par des autorités centralisées.
À l’avenir, de nouvelles techniques devraient permettre aux développeurs de voir leurs revenus augmenter encore plus grâce aux achats internes aux jeux. Il faudra que ces derniers trouvent la bonne formule et ne pas trop en faire auprès des joueurs, avant tout désireux de passer du bon temps derrière leurs écrans.